dimanche 31 août 2008


STRUCTURE DES MOTS



PRÉAMBULE
J’ai écrit ce texte il y quelques années déjà. À l’époque je voulais voir jusqu’à quel point écrire de façon non mentale (en faisant taire le mental et en laissant la connaissance venir telle quelle) était possible. J’ai fait des observations intéressantes (je les donne ici pour ce qu’elles valent) :

Le mental est systématique, précis et détaillé, mais aussi très limité (étroit même). Une des caractéristiques de la connaissance non mentale est qu’elle a un point de vue nouveau et original du sujet traité et il m’a fortement semblé –quoique je n’aie pu le vérifier- que 10 personnes ayant accès à cette source de connaissance auront 10 points de vue différents et originaux sur le même sujet.

La connaissance obtenue de cette façon est plus intéressante (et plus globale, complète) que la connaissance purement mentale –qui n’a qu’un point de vue limité : le sien (de même à l’école on apprend tout d’abord que parmi les états de la matière, l’eau représente l’état liquide; plus tard on apprend que l’eau peut aussi être un solide ou un gaz –glace ou vapeur)

Ne pas pouvoir faire taire ce moulin à pensées qu’on appelle le mental est très limitatif car ça nous prive d’une source de connaissance intéressante (inestimable même).

À la lumière de ce qui précède, j’ai constaté qu’il est préférable d’aller d’abord chercher la connaissance au-delà du mental, puis de se servir du mental pour la systématiser, la classifier, ou tout autre opération purement mentale.

Voici donc la préface ainsi que le premier chapître du texte que j’ai écrit il y a quelques années (et que j’ai simplement remis à date).

CONSONNES
L’approche de ce texte ne prétend à aucune exactitude scientifique car mon point de vue est non mental (et ce qu’on appelle « la science » n’est en fait qu’une science mentale).

Je me sers de la langue française pour montrer que nos langues ne sont pas le fruit du hasard, mais sont fort bien structurées. La théorie qui prétend que l’Homme est un primate sorti du singe est très limitative : elle rapetisse l’Homme aux dimensions de l’animal (alors qu’il est beaucoup plus qu’un animal). En fait c’est la conscience humaine qui, s’étant incarnée dans le singe, l’a forcé à évoluer. Ce n’est que le corps de l’Homme qui est sorti du corps du grand singe.

Une certaine théorie (de plus en plus désuète) qui ne voit en l’Homme qu’un animal évolué, prétend que le langage humain n’est que le développement d’un grognement animal. En français et dans beaucoup de langues les mots sont composés de consonnes et de voyelles. En utilisant la comparaison avec un corps, je dirai que les consonnes sont comme le squelette d’une langue, et les voyelles, les muscles et la chair autour qui donne plus de précision aux mots. Donc la structure des mots est déterminée par leurs consonnes (les langues sémitiques - l’arabe, l’hébreu et leurs dialectes- qui ne s’écrivent qu’avec des consonnes, se prononcent avec voyelles et consonnes, comme toutes les langues).

Des combinaisons de consonnes déterminent le sens général des mots et indiquent des mots de même nature, les voyelles ne servant qu’à en préciser le sens et variant selon la signification du mot, l’éloignement géographique ou la région.

Ainsi le groupe de consonnes BL indique généralement une chose ronde (balle, ballon, bille, bol, boule, bulle) et les lettres TB ou BT désignent des choses carrées, bien équilibrées, solides, ou signifient rendre carré, solide (table, établir, stabiliser, bâtir), ou une chose qui sert de contenant (boîte, bouteille), et par extension, un contenant solide qui abrite et protège (bâtiment, tabernacle).

ET…
Dans ce qui précède l’idée de rondeur est tout de suite apparente. Mais il n’en est pas toujours ainsi. Parfois il faut faire un effort pour comprendre comment cette idée s’exprime car la chose décrite par le mot n’est pas sphérique.

Autrefois, et pendant longtemps, l’idée de plein ou de plénitude était associée à la forme sphérique, considérée comme forme parfaite. D’où l’idée de remplir, complet, perfection (comble, remblayer).


CONCLUSION
Le champ d’application de la science est le monde matériel et purement physique. Puisque la linguistique est une des sciences, il ne faut pas s’étonner que son point de vue soit matériel aussi : celui de la prononciation des mots. C’est ainsi qu’elle voit des fricatives ou des explosives, des chuintantes ou des nasales et des labiales, dentales ou gutturales; mais ce que ces sons signifient, elle ne le sait pas. C’est une énorme limitation à la connaissance.

Rien de surprenant là puisque la science ne sait que réduire l’univers à l’univers physique et l’Homme à son corps (alors qu’il est tellement plus). J’ai qualifié la science de réductrice et je dis souvent que c’est un bon serviteur mais un mauvais maître.